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Emmanuel Giraud
Aux éditions Argol
L'Amer Ancien pensionnaire de l'Académie de France à Rome dans la discipline "Arts Culinaires", journaliste et chroniqueur pour France Culture, Emmanuel Giraud collabore également à différents magazines de presse écrite (Régal, Saveurs, Les Cahiers de la Gastronomie...). Dans son travail artistique, il explore le thème du souvenir culinaire par le biais de performances, de vidéo et d'installations sonores. http://emmanuelgiraud.free.fr |
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Connaissez-vous l'Amer ? Autres rivages du goût
Existe t-il un raisonnablement désagréable pour l'amertume ? L'amertume sonne le glas du danger, éveille notre notre part ancestrale, animale. Elle sait que l'amer signifie poison. Il aura fallu sans doute des milliers et milliers de morts au cours de notre évolution pour conquérir l'amertume, la singulariser et en surmonter ses frayeurs. Emmanuel Giraud, avec l'Amer, publié aux Editions Argol, livre ses souvenirs italiens. Pensionnaire de la prestigieuse Villa Médicis à Rome, il se frotte avec ferveur aux amers nobles : les Orangers de la Villa, artichauts de l'île de San't Erasmo, roquettes, chicorées, puntarella... Voyage au bout de l'amer à la découverte d'autres rivages pour le goût. Bruno Verjus, 12/:02/:2011 http://foodintelligence.blogspot.com/2011/02/connaissez-vous-lamer.html site : Food intelligence ******** Les pieds dans le platEmmanuel Giraud, poète de l’amer
Emmanuel Giraud est un voyageur sensible, un épicurien éprouvette, sensible à l’air du temps, un bourlingueur des mots autant que des mets qui sait dire ses amitiés diaphanes avec un vrai talent diffus. Il a été un an pensionnaire de la villa Médicis à Rome, en a rapporté des brassées de saveurs fortes et légères. Ce qui l’a requis? L’appréhension de l’amertume à l’italienne.
Artichauts cuisinés frits, à la juive, chicorée de Trévise, Campari, Fernet-Branca, café en ristretto, amaretti, puntarelle, ricotta, pamplemousse ou roquette lui arrachent de bien jolies réflexions, qui donnent lieu à des textes soyeux mais aussi à des recettes parfois confiées par de grands chefs et de doux amis. Un précieux livre.
L’amer, d’Emmanuel Giraud (Argol, 90 pages, 12 €.) Gilles Pudlowski, 12 mars 2011 blog : http//www.gillespudlowski.com/20123/livres/emmanuel-giraud-poete-de-lamer--------------------------------------Du bon usage de la pulsion orale30 juin 2012 Par marlene belilos MEDIAPART
Alors que la jouissance offerte fait appel à la pulsion orale, seul un artiste pouvait essayer d'en user en la mettant à distance. Longtemps Emmanuel Giraud tâtonna notamment à France Culture essayant d'illustrer les propos philosophiques de ses invités de recettes par lui concoctées qui n'avaient souvent rien de comestible. Depuis son parcours commencé au Studio national d'art contemporain du Fresnoy, Giraud explore le thème du souvenir culinaire par le biais de performances, de vidéos et installations sonores. Pensionnaire à l’Académie de France à Rome -Villa Médicis, il inaugure presque la discipline "Arts culinaires" ; il s’y forme le goût en étudiant les orignaux et les modèles des plus grands maîtres de l'antiquité et des siècles derniers. Une année, il met en scène le repas décrit par Pétrone dans le Satyricon, le dit "Festin de Trimalcion." La représentation se conclut par une soirée et une nuit dans les jardins de la Villa lors d'un " dîner mémorable", où Giraud excella au jeu du trompe-l'oeil nous faisant prendre des homards pour du cochon. Cette année romaine le mit alors sur la voie d'une notion, l'amer, qui désigne aussi bien une saveur qu’un sentiment. Il consacra à ce sujet un petit traité publié chez Argol (2011), lequel fut primé par le jury des Gourmand World Cookbook Awards. Giraud rappelle la traduction du mot « amer » en hébreu, « maror ». Un mot qui désigne ces herbes amères que la Pâque juive choisit de croquer au repas de fête, en souvenir de la fuite d'Egypte. Maror, Giraud entend couper court à toute interprétation facile. Et tout d'un coup, cette saveur amère vient faire bord dans l'ingurgitation sans fin que nous offre cette civilisation de l'enjoy. En voilà un qui a compris que la pulsion orale ne se satisfait pas de nourriture.
Du 22 juin au 1er juillet 2012, Emmanuel Giraud participait à l’exposition collective « Traits singuliers » à la galerie Six Elzévir. Il y exposait deux séries de dessins dont la plupart avaient été réalisés à Venise. Telles des compositions prises sur le vif, des triptyques de petits formats offraient des instantanés d’ingrédients saisis sur le marché du Rialto ou sur les comptoirs des osterie. Des pièces de plus grand format rendaient hommage à la saveur de l’amer. Du bon usage de la pulsion orale30 juin 2012 Par marlene belilos
Alors que la jouissance offerte fait appel à la pulsion orale, seul un artiste pouvait essayer d'en user en la mettant à distance. Longtemps Emmanuel Giraud tâtonna notamment à France Culture essayant d'illustrer les propos philosophiques de ses invités de recettes par lui concoctées qui n'avaient souvent rien de comestible. Depuis son parcours commencé au Studio national d'art contemporain du Fresnoy, Giraud explore le thème du souvenir culinaire par le biais de performances, de vidéos et installations sonores. Pensionnaire à l’Académie de France à Rome -Villa Médicis, il inaugure presque la discipline "Arts culinaires" ; il s’y forme le goût en étudiant les orignaux et les modèles des plus grands maîtres de l'antiquité et des siècles derniers. Une année, il met en scène le repas décrit par Pétrone dans le Satyricon, le dit "Festin de Trimalcion." La représentation se conclut par une soirée et une nuit dans les jardins de la Villa lors d'un " dîner mémorable", où Giraud excella au jeu du trompe-l'oeil nous faisant prendre des homards pour du cochon. Cette année romaine le mit alors sur la voie d'une notion, l'amer, qui désigne aussi bien une saveur qu’un sentiment. Il consacra à ce sujet un petit traité publié chez Argol (2011), lequel fut primé par le jury des Gourmand World Cookbook Awards. Giraud rappelle la traduction du mot « amer » en hébreu, « maror ». Un mot qui désigne ces herbes amères que la Pâque juive choisit de croquer au repas de fête, en souvenir de la fuite d'Egypte. Maror, Giraud entend couper court à toute interprétation facile. Et tout d'un coup, cette saveur amère vient faire bord dans l'ingurgitation sans fin que nous offre cette civilisation de l'enjoy. En voilà un qui a compris que la pulsion orale ne se satisfait pas de nourriture.
Du 22 juin au 1er juillet 2012, Emmanuel Giraud participait à l’exposition collective « Traits singuliers » à la galerie Six Elzévir. Il y exposait deux séries de dessins dont la plupart avaient été réalisés à Venise. Telles des compositions prises sur le vif, des triptyques de petits formats offraient des instantanés d’ingrédients saisis sur le marché du Rialto ou sur les comptoirs des osterie. Des pièces de plus grand format rendaient hommage à la saveur de l’amer. |