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« Correspondances »

N° 14 Pierre et Gilles / Vincent Feugère des Forts
EPUISE

Date de parution : 2007
ISBN : 978-2-915978-20-9
Format : 24x16 cm - Papier : Couché 1/2 mat 150g - Pages : 64 pages couleur pages
Indisponible

Édition bilingue : anglais, français

 

Depuis leur rencontre en 1976, Pierre et Gilles travaillant en parfaite complémentarité, ils ont créé en trente ans un style et un monde qui n'appartiennent qu"à eux, d’emblée reconnaissables. Mêlant les techniques - Pierre est photographe tandis que Gilles est peintre – ils les fusionnent au point que leurs œuvres - photographies repeintes à l’acrylique -, ont acquis un statut hybride  mais cohérent et harmonieux, défiant tout étiquetage artistique, celui du kitsch ou de la simple pornographie. Résistant au dogme de la hiérarchie des genres, ils ont œuvré d’abord pour des magazines comme Façade, réalisé des pochettes de disque pour Amanda Lear, Étienne Daho ou Lio, et collaboré avec le Palace, temple de la nuit parisienne dans les années 1970 et 1980. Peu à peu, le décor, voire le décorum, de leurs créations s’émancipe, le cadre est l’objet de toutes leurs attentions, ainsi que le sens de la théâtralité et des effets. Les œuvres gagnent en autonomie par une quête presque inlassable d’une certaine identité des êtres que les artistes ont croisés et fait poser, modèles séduisants ou personnalités du star-system. Jamais anonymes, ils conservent un nom, réel ou de scène, reconstitué ou emblématique. Se jouant des registres esthétiques, Pierre et Gilles détournent les genres du portrait officiel ou religieux, ceux de l’affiche publicitaire et de la grande peinture, l’iconographie sulpicienne, les références médiatiques ou télévisuelles, comme ils brouillent, avec fraîcheur mais fausse naïveté, les frontières du quotidien et de l’extraordinaire, du commun et du sacré. De cette abondance de références artistiques émerge une sorte de magie incantatoire, guère éloignée de celle des icônes ; c’est cet univers onirique, sensuel et poétique qui caractérise en premier lieu leurs photographies, baignées de féerie et d’érotisme. Derrière l’apparente facilité, frappe la complexité des processus mis en œuvre, choix du sujet, élaboration d’une mise en scène, soin apporté à la réalisation technique. Pierre et Gilles développent des séries, dans lesquelles ils déclinent les possibilités d’un parti pris thématique, ainsi Garçons de Paris (1983), Naufragés et Pleureuses (1986), Plaisirs de la forêt (1995), etc. Certaines n’ont cessé de les inspirer, comme celles des Saints ou des Mythologies. À l’invitation du musée d’Orsay, les artistes ont choisi une sculpture relativement méconnue de Vincent Feugère des Forts (1825-1889), la Mort d’Abel (1865). La sensualité évidente de la pose et la portée tragique du personnage d’Abel leur ont inspiré un triptyque inédit.


Pierre et Gilles - Abel, 2006

 

 
Vincent Feugère des Forts, La Mort d’Abel, 1865, Musée d’Orsay, Paris
© Photo Musée d’Orsay / Patrick Schmidt

 


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